C’est Marseille, Bébé !

Bougez avec la Poste

Quand j’étais plus jeune, j’avais eu l’occasion de tester l’efficacité des services publics marseillais, notamment quand il s’agissait d’attendre un mois pour une carte d’identité ou deux pour un passeport, alors que l’un comme l’autre n’étaient encore que de vulgaires papiers écrits à la main flanqués d’un timbre fiscal (un vrai qu’on colle avec la langue). Bref, je vous parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître.

Quand j’étais un peu moins jeune, je suis tombée de bien haut lorsque j’ai voulu renouveler ma carte d’identité à Paris, et que la préposée à la Mairie des Batignolles s’est excusée de ne pouvoir me la délivrer dans la foulée, nouvelles cartes plastifiées obligent. Kodo, je venais de basculer dans un univers parallèle…

En revenant habiter à Marseille, ce n’est pas tant avec l’administration en général que j’ai entamé une série de déboires, qu’avec la Poste en particulier. Et je me retiens de dire cette encatanée de ses morts de la Poste. D’abord parce que ce n’est pas mon genre de monter dans les tours rapidement (!). Ensuite… ben je ne sais pas… Parce que franchement, ça mérite.

Tout a commencé lorsqu’une de mes amies parisiennes a voulu m’envoyer deux conneries rigolotes, j’ai nommé : une calculatrice et des post-it. Peut-être avait-elle eu pitié de mes fournitures de bureau de freelance en mal de budget. Le colis, d’une valeur inestimable vous en conviendrez, n’est jamais arrivé. Cela dit, si ça a pu faire économiser 2,90€ (prix de la calculatrice chez Lidl) à un quelconque préposé au tri, vous m’en voyez ravie.

Je me suis ensuite abonnée à ces services de box où tous les mois vous avez l’impression que c’est la Noël en recevant moulte (enfin, moulte…) produits de beauté. Ca, c’était avant mon virage écolo, je préfère préciser. Tout se passait à peu près bien et j’étais ravie, tous les mois de recevoir mon petit paquet. D’autant que l’envoi coïncidait généralement avec mon retour de mon voyage mensuel à Paris : double raison de rentrer… Jusqu’au jour où les colis sont arrivés une fois sur deux. J’ai donc demandé une relivraison. Puis une deuxième. A la troisième, déjà bien gentils de m’avoir fait confiance deux fois, ils m’ont proposé un dépôt en relais colis, que j’ai fini par refuser. Et d’arrêter mon abonnement.

On enquille ? Allez…

Un jour, un client m’envoie un chèque en paiement d’une facture. Quelle ne fut pas sa surprise (il faut que j’arrête avec cette expression, non ?) de le voir revenir en NPAI alors que le nom de la société est bien lisible, et sur l’interphone, et sur la boîte aux lettres. Voyons le bon côté des choses : cela m’a donné une excuse toute trouvée pour me faire payer par virement.

S’en est suivi une saga (7 courriers, on peut appeler ça une saga) de flashes sur l’autoroute dont j’ai reçu les courriers officiels de M. le Gouvernement plus d’un mois après la dernière injonction de paiement avant poursuites. Bon, j’avais qu’à pas oublier le radar de Plan de Campagne, aussi, fadade que je suis…

Le grandiose du grandiose, la Palme d’or du scénario le plus créatif au festival du fim d’on s’en tamponne les alibofis, c’est quand même quand j’ai reçu une grande enveloppe censée être distribuée contre signature puisqu’envoyée en recommandé avec AR : ce genre d’enveloppes qui contient l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale de copropriétaires. Non que le contenu soit confidentiel, ni même intéressant (et je vous renvoie vers un sketch de Foresti sur le sujet) mais s’il est estimé, quelque part dans la chaîne d’envoi (et/ou le règlement intérieur), que ce doit être envoyé en AR, c’est qu’il y a une raison. Mais, ce jour-là, le facteur n’a pas sonné deux fois. Pas même une, en fait. Il avait visiblement un caoua ou un fly à boire avec ses collègues de la voirie au PMU du coin, des affiches à coller pour Martine, Samia ou Michèle, le prochain tifo du Virage Sud à préparer (non, ça je vous l’accorde, c’est important). Bref, au lieu de remettre toutes les enveloppes en mains propres aux propriétaires, il a tout déposé dans les boites aux lettres. Je pense qu’on tient bien la définition du très local et non moins fameux « Eh ça va… »

Je passerai sur les avis de passage que vous retrouvez dans votre boite alors que vous étiez chez vous : à Paris, c’est la même chose. Au détail près que lorsque j’ai posté ce déboire sur cette agora pleine de bienveillance qu’est Twitter, je me suis vue répondre un fort aimable « Tu peux pas te déplacer, espèce d’assister ».

Sans doute que cette personne s’est reconnue dans ma description. Les PMR l’en remercient.

Bon, je vous épargnerai aussi les lettres simples qui n’arrivent jamais ou les cartes postales qui mettent trois semaines à venir du Portugal…

Non, moi ce qui m’ennuie encore plus (c’est dire), c’est que, de une, pendant le confinement, les quelques fois où j’ai dû aller à la Poste, je n’ai même pas eu le temps d’ouvrir mon livre qu’on s’occupait déjà de moi. Et, de deux, pour toutes les réclamations que j’ai faites relatives à ces déboires, pas une n’a donné suite, pas même un « Nous sommes désolés pour ces contretemps » ni même un « Nous allons traiter votre demande ».

Alors, j’imagine que le facteur (!) humain de bout de chaîne n’est pas le seul en cause dans l’histoire et qu’il doit y avoir un sacré problème de management à tous les niveaux. Mais quand des remplaçants profanes (par définition), dirigés par des cabinets extérieurs privés (et donc mettant les moyens à la hauteur de ce qu’on les paie, c’est-à-dire pas grand-chose connaissant vaguement les montants des marchés publics) sont plus efficaces que des types dont c’est le métier depuis 1879, il faut quand même commencer à se poser des questions sur la notion-même de service public ici.

Depuis, non seulement j’ai largement revu ma livraison de colis à la baisse en favorisant, tant que faire se peut, le commerce local, mais surtout, mi negui : je ne me fais plus livrer qu’en relais. Le risque de disparition y est bizarrement beaucoup moins important.

“Le travail est un trésor. Le travail des autres, cela va de soi.
Henri Jeanson.

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Au risque de ma fâcher avec une partie de la population ici, je vais affirmer haut et fort que travailler à Paris et travailler à Marseille, c’est pas pareil. Et j’ai bien conscience d’enfoncer une sacrée porte ouverte en commençant ma chronique de la sorte.
Au risque de me fâcher avec une partie de la population, donc, oui, je le dis : je me demande comment ça se passe dans la tête de certains ici. Vraiment. Jugez plutôt.

Life vest under seat

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Quelque part au milieu de 2014 je suis rentrée à Marseille et, allez savoir pourquoi, je sentais bien que vouloir redescendre à Marseille en ayant passé le début de ma vie d’adulte à Paris s’annoncerait, comment dirais-je… coton ? Pas piqué des vers ? Tarpin compliqué ? Putain qué pas facile ? Oui, voilà, putain qué pas facile.

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