Transformation numérique en 2020 :

Etat des lieux pour les entreprises IT et visibilité 2021

Après cette année 2020 extra-ordinaire, Reachout Communication vous propose un état des lieux du marché IT grâce aux rencontres avec :

  • Guy Routier, ID INFO (Paris / Grasse)
  • Kevin Polizzi, jaguar Network (Marseille / Paris / Lyon)
  • Oliver Cazzulo, Netsystem et administrateur Syntec Numérique (Aix / Paris)
  • Michel Grossi, SolucITeam (Aix)
  • Frédéric Clermont, Novamap (Marseille)
  • Vincent Tesseire, Hexawin (Eguilles)
  • Stéphane Consonni, BContact ( Aix)
  • Amandine Rovère, MakemyCom (Aix)

Ainsi qu’un ingénieur commercial d’IBM.

Télétravail, école à la maison, couvre-feu, sorties contrôlées…  : depuis le 15 mars 2019, les habitudes de travail (et de vie !) ont changé et révolutionné le fonctionnement des entreprises. Si certains secteurs comme la logistique, le transport ou la santé ont franchement tiré leur épingle du jeu, pour d’autres comme la restauration, le tourisme, l’événementiel ou les commerces de proximité, l’hécatombe est aux portes de leur bilan, malgré les aides de l’Etat.

Mais quid de la réalité pour le secteur IT ?

Pour répondre à ces questions et envisager 2021, nous vous proposons un dossier en trois parties :

Partie 1 – Quel bilan pour quelles entreprises IT en 2020 ?

Partie 2 – Les failles de 2020 et les phénomènes à suivre

Partie 3 – A quelle année 2021 doit-on s’attendre ?

 

2020 : de l’équipement à la sécurisation

Jackpot pour les éditeurs et les revendeurs de matériels

Les revendeurs de matériels ont largement tiré leur épingle du jeu puisqu’il a fallu équiper en urgence les collaborateurs afin de basculer vers le télétravail à 100% dans des conditions optimales. Les ventes de matériel PC, réseau ou VPN mais aussi d’équipements de visioconférences ont ainsi explosé, comme nous l’a confirmé Stéphane Consonni, présidente de B Contact qui propose notamment des écrans et solutions de visioconférence.

Même constat chez Jaguar Network :

 « L’année 2020 signale la fin d’une phase d’équipement qui aura duré plus de 20 ans. Les technologies sont à présents disponibles et accessibles à tous », explique Kevin Polizzi, président de Jaguar Nework, Groupe Iliad. Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle ère, celle des usages où la technologie est à présent reléguée au second plan. Les attentes sont maintenant orientées vers la donnée au service des métiers, cette transformation des méthodes de fonctionnement met la priorité à l’accompagnement du management et d’une nouvelle forme de pragmatisme technique, le fonctionne doit devenir un enjeu prioritaire. »

 Chez les éditeurs, la progression est extraordinaire : les outils de visioconférences comme Zoom, Teams et autres ont envahi nos écrans. Il en est de même pour les solutions de dématérialisation des factures fournisseurs, bulletins de salaires, notes de frais et consors : là où les gestes administratifs étaient encore faits à la main, les entreprises ont bien été obligées de dématérialiser pour continuer de payer leurs salariés ou leurs fournisseurs.

« Les Directions informatiques ont aussi profité d’être disponibles pour lancer les chantiers qui étaient prévus depuis 2019, notamment les changements de serveurs centraux planifiés sur 2020 et signés sur Q2 », explique Guy Routier, fondateur d’ID-INFO Notos (Paris – Grasse).

Explosion des services externalisés

Autre pan de l’informatique qui n’a pas été touché par le Covid, bien au contraire : la régie et le service externalisé. Dès le 17 mars 2020 jusqu’au 31 décembre, les consultants et autres DSI externalisés ont passé un temps toujours croissant à installer les conditions du télétravail et sécuriser les systèmes informatiques liés à ce nouveau mode de fonctionnement. Exit les box personnelles qui attaquent les serveurs n’importe comment : le deuxième confinement a été celui de la sécurisation avec la création de VPN, la mise en place de routeurs professionnels et la sécurisation des données dans les transferts.

« De nombreuses lacunes dans les organisations ont été identifiées, notamment en matière de sécurité, confirme Guy Routier, ID-INFO. Le télétravail a révélé les problèmes et notamment le fait que rien n’était surveillé ni vraiment sécurisé en matière de données ».

 A croire que le RGPD de 2018 n’était pas passé par là…

Ce retard d’usage généralisé sur la sécurité s’est heureusement réglé avec le Covid : l’urgence d’équipement a laissé place à la consolidation. Anti-virus, firewall et autres dispositifs ont été installés et 80 à 90% des problématiques de sécurité sont maintenant adressées.

Cependant, bon nombre de directions se sont ainsi rendu compte à quel point elles dépendaient du digital pour continuer leur activité : ce besoin de sécuriser l’information a fait émerger de nombreux projets d’infogérance. Sur le troisième trimestre, ce sont donc les services managés qui ont redémarré en flèche quand les consultants ont à nouveau pu se rendre chez leurs clients. Co-orgnanisateur de l’événement Digital Habitat, Frédéric Clermont de Novamap (Marseille) le constate aussi : « Il y a eu une énorme prise de conscience de la part de tous nos clients sur l’urgence d’aller sur le numérique et vite. Chez nous, c’est ce qui a accéléré tous les projets sur l’habitat social. ».          

De l’impérieuse nécessité du passage au cloud

Autre phénomène intéressant à observer : le cloud et le passage des applications en mode SaaS pour nombre d’entreprises. Chez SolucITeam à Aix, ce sont 20 à 25% du CA qui ont migré vers des solutions cloud, généralement hybrides, avec la mise en place de nouvelles infrastructures et la migration des serveurs. Si cette migration avait déjà été entamée depuis 2019, 2020 a vu une nette accélération des projets.

La raison en est simple : plus que jamais il est primordial d’accéder à ses données depuis n’importe quel device, quel que soit l’endroit.

Un ingénieur commercial chez IBM (qui ne peut être cité) le confirme :

« Le sujet du move to cloud est important avec la transformation des équipes mais il n’est pas forcément mis sur la table pour réduire les coûts. L’idée c’est vraiment d’accéder aux clients plus facilement, mieux interagir avec les collaborateurs et surtout, de pouvoir se lancer dans une véritable politique d’innovation dont on va vraiment avoir besoin en 2021… »

A ce titre, l’incendie d’OVH à Strasbourg a révélé quelques trous dans la raquette : ce n’est pas parce que l’IT est dans le cloud qu’il ne nécessite pas de PRA ou de PCA. Même si les problèmes sont toujours possibles, certains systèmes de détection comme Spectre devraient les éviter ou les limiter et ainsi manager le risque. « L’incendie d’OVH a surtout révélé des négligences techniques, opérationnelles, ou architecturales, notamment des planchers en bois ! explique Kevin Polizzi. Le risque zéro n’existe pas en informatique et ce que nous devons retenir de cet épisode c’est que l’informatique se duplique au moins une deuxième fois ».

SolucITeam l’a bien compris : « Nous avons étoffé notre offre cloud avec une vraie valeur ajoutée grâce à la mise en place PRA, PCA et monitoring afin de véritablement piloter les données », confirme Michel Grossi, président de SolucITeam. La société s’est d’ailleurs chargée de la migration cloud de 72 laboratoires à Marseille notamment pour maintenir le rythme des tests de dépistage Covid, lesquels, avec les 40 nouvelles PME en accompagnement RGPD, ont largement participé aux 20% de croissance de la société vs. 2019.

Même constat chez Hexawin à Eguilles :  « Grace à notre offre de service en temps partagé nous avons pu nous adapter rapidement aux nouveaux besoins de nos clients en cette période de crise. Quelques fois à la baisse lors de diminution d’activité, mais principalement à la hausse en les accompagnant notamment vers de nouveaux modes de fonctionnement, très souvent liés à l’explosion du télétravail et en les équipant pour faire face aux menaces accrues en matière de sécurité des données (attaques par cryptolocker).», ajoute Vincent Teisseire, son Directeur Général.

Sur les environnements AS/400 – IBM i comme x86, la question reste posée notamment en matière de cloud hybride. « Les clients sont encore très partagés, explique notre ingénieur commercial d’IBM. Certains ont préféré conserver chez eux ou dans des datacenters de proximité les machines avec cette angoisse de faire sortir des données stratégiques de l’entreprise. C’est d’autant plus vrai pour le Power i, encore bien implanté dans de nombreuses belles PME de la région. Mais les demandes de budgétisation de migration des Systèmes d’information vers le Cloud s’accélèrent depuis quelques mois»

Enfin, chez Novamap, le cloud est ce qui a permis de passer à travers les cyber-attaques :

« D’un point de vue technique, le fait d’être sur le cloud a permis d’être beaucoup plus résilients : plusieurs de nos clients ont subi des attaques et les SI internes ont été les plus touchés », explique Frédéric Clermont, Novamap.

Autre avantage du cloud pour l’éditeur : les installations et les paramétrages ont continués d’être assurés puisque faits à distance.

Rio ne répond plus…

Les activités de conseil pur prennent le bain

Les sociétés de conseil ont en revanche été les plus impactées : « Les sociétés spécialisées dans la R&D externalisée, les conseils en matériel, le développement logiciel en lien avec l’aéronautique et/ou l’automobile ont souffert et continuent de souffrir », explique Olivier Cazzulo, président de Netsystem et représentant du Syntec pour la Région SUD.

Deux gros sujets sur la Région SUD à Marseille ou sur Nice ont finalement été restructurés ou reportés, souvent accompagnés de plans sociaux.

« Pour des ESN comme Netsystem, précise Olivier Cazzulo, le bilan est mitigé : si nous avons souffert lors du premier confinement, la demande est en train de fortement repartir, et heureusement, notamment sur les thématiques de sécurité. Tout ce qui est été traité dans l’urgence revient sur le devant de la scène, notamment en matière de cybersécurité ».

La formation s’effondre

ID-INFO l’a bien vu : un énorme trou d’air a eu lieu sur la formation. « Sur les 180.000 euros signés début 2020 pour réaliser des formations entre mars et juin, seulement 20.000 € ont effectivement eu lieu, en présentiel ou en distanciel », confirme Guy Routier.

C’est que monter une formation à distance nécessite une refonte complète des supports, de l’organisation et du plan de cours, tant il est compliqué de tenir en haleine des participants huit heures de rang devant leur ordinateur. Sans compter que certains cours pratiques requièrent des travaux de groupe qu’il est particulièrement difficile d’organiser à distance selon le sujet.

Le bilan du Syntec est donc sans appel

Alors qu’on s’attendait plutôt à une hausse de l’activité sur le secteur au global en France, les chiffres sont sans appel : une décroissance de 4,6% au global avec une grosse chute pour les sociétés de conseil en technologies (-12,3%).

 

 

Kevin Polizzi

Kevin Polizzi

PDG de Jaguar Network

Amandine Rovère

Amandine Rovère

Présidente de MakeMyCom

Stéphane Consonni

Stéphane Consonni

Présidente de BContact

Olivier Cazzulo

Olivier Cazzulo

Président de NetSystem et rerésentant du Syntec SUD

Michel Grossi

Michel Grossi

Président de SolucITeam

Guy Routier

Guy Routier

PDG d'ID-INFO Notos

Frédéric Clermont

Frédéric Clermont

DG de Novamap

Vincent Teisseire

Vincent Teisseire

DG de Hexawin

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