Transformation numérique :

Quelle lecture de 2020 ?

Nous voici dans la deuxième partie de notre dossier réalisé à la suite de nombreuses interviews.

Une fois posé le constat de l’impérieuse nécessité de procéder à une transformation numérique en profondeur vient le temps des constats a posteriori : ces phénomènes auxquels on ne s’attendait pas et qui sont devenus de véritables problématiques à rapidement adresser. Mais aussi toutes ces opportunités qui se dévoilent et permettent d’envisager l’avenir différemment :

Alors : quelles sont les failles que 2020 a révélées et les phénomènes à suivre ? 

Covid :
des failles qui émergent sur tous les plans

Un manque de ressources certain

Le secteur est fortement demandeur de collaborateurs formés et la pénurie chronique de profils est avérée : les salaires s’enflamment.

En ligne de mire, la formation initiale qui n’est plus en adéquation avec les demandes du marché : si les écoles évoluent certes avec nouvelles formations en alternance au numérique largement subventionnées par les aides du gouvernement, il reste un clivage entre les diplômes des écoles et les besoins en ressources.

 « Ces aides sont clairement une opportunité et chez Netsystem nous en profitons pour former et recruter de futurs collaborateurs, conclut Olivier Cazzulo, président de Netsystem et également représentant du Syntec PACA, surtout qu’avec les cyber-attaques en hausse constante, il va nous falloir des ressources particulièrement formées et disponibles »

Un vrai problème de cyber-sécurité

La crise sanitaire n’a pas révélé seulement de nouveaux problèmes de sécurité, mais aussi 80% de problèmes qui existaient déjà. Le gros sujet concernant la sécurité aujourd’hui n’est plus le virus mais le ransomware ou le phishing. C’est ainsi que MailinBlack a lancé son programme « phishing coach » pour identifier les phishings au sein des entreprises, notamment lors que les mails envoyés concernent les salaires, congés, notes de frais… : « Même sur des populations particulièrement sensibles et expérimentées sur le sujet, les réflexes de base disparaissent quand on touche à l’affect », explique Kevin Polizzi.

Pour pallier ces problèmes, SolucITeam a embauché une équipe de hackers qui réalisent des audits d’intrusion notamment sur la fuite de données dans un contexte RGPD. Du côté de Jaguar, Kevin Polizzi a prévu un immense centre de cybersécurité au sein du complexe Théodora, le futur campus urbain de l’innovation au service de tous les métiers et acteurs de la transformation digitale, qui verra le jour en plein 15eme arrondissement de Marseille.

Des collaborateurs éreintés.

Qu’il s’agisse de SolucITeam, d’Hexawin ou de Jaguar Network, le constat est le même : les collaborateurs ont fini l’année 2020 sur les rotules. « En temps de crise, les gens ne comptent pas leurs heures, explique Kevin Polizzi. C’est aussi pour ça que nous avons fermé la société aux alentours du 20 décembre pour ne rouvrir que début janvier ».  

Pire, comme l’explique Stéphane Consonni de BContact : « En effet nous sommes sous pression par le contexte actuel (confinement, plus de contact, stress, angoisse) mais également par le comportement sous tension de nos clients (agressivité, impatience …) »

2021 s’annonce donc épique.

La difficile gestion des collaborateurs en distanciel

Le problème de la gestion des collaborateurs à distance n’est certes pas limité au secteur informatique. Mais sur des populations sur-sollicitées, le phénomène est démultiplié. « Le management prend des proportions qui n’auraient pas lieu en présentiel », confirme Guy Routier.

D’autre part, il est en train de s’installer une sorte de démêlant : les équipes sont de moins en moins soudées. « Par exemple nous avons lancé la Freebox Pro il y a quelques semaines. Nos équipes se sont données à fond sur le sujet. Il aurait été opportun de clôturer tous ces efforts avec un moment un peu sympa de partage autour d’une soirée ou autre » déplore Kevin Polizzi.

Chez IBM ce soit au siège de Bois Colombes ou en Région, certains collaborateurs n’ont pas revu leur bureau, ni leurs pairs depuis mars 2020 (ou que très ponctuellement).

Explosion des coûts de transport

Les secteurs qui tirent leur épingle du jeu dans cette crise sont évidemment la logistique et le transport, mais montrent cependant aussi leurs limites en termes d’offre disponible. Le prix du conteneur est passé de 1.500 $ avant la crise à 5.000 $ aujourd’hui, démultipliant les frais d’expédition des produis. D’autre part, Brexit oblige, les clients de matériels en provenance du Royaume-Uni découvrent de nouvelles contraintes et notamment des sacrés retards de livraison.

Des phénomènes intéressants à étudier

Peu importe le lieu…

La crise du Covid a montré que le lieu de travail des collaborateurs n’était pas très important : puisque pour beaucoup de métiers, la technologie permet le travail à distance, certains en ont profité pour changer de vie (en témoignent les migrations à chaque confinement ou la montée des achats immobiliers en Région).

Une forte appétence pour le temps partagé

Alors qu’il y a 15 ans, il fallait évangéliser les chefs d’entreprises sur le sujet, le travail en temps partagé est aujourd’hui passé dans les mœurs et le concept est adapté en temps de crise et à la situation actuelle : plus besoin d’aller chercher des consultants de grosses structures ni d’embaucher sur un poste qui ne nécessite pas de temps plein.

Les ressources en temps partagé correspondent à une forte demande des PME, notamment sur les postes de développeurs ou d’administrateurs systèmes et réseaux.

Une réorientation des projets

Alors qu’en 2019 les collectivités se sont précipitées sur la SmartCity, 2020 a vu tous les projets se concentrer sur le Covid avec pour conséquences la réorientation des budgets initialement prévus pour la SmartCity. Logique.

D’autre part, si la croissance est réelle dans le domaine du logiciel, notamment en SaaS et dans la migration vers le cloud, l’on dénombre beaucoup moins de projets complexes de transformation numérique, « alors que maintenant qu’il aurait fallu accélérer », déplore Kevin Polizzi.

En effet, il faut s’attendre à un troisième coup de frein dans l’économie car il est évident qu’on ne peut pas être pareillement productif avec des enfants à la maison.

Ce n’est donc pas une surprise mais ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle si l’on prend les chiffres des premiers bilans économiques de 2020, comme nous le rappelle Amandine Rovere, fondatrice de MakeMyCom, dans son article :

« Selon la dernière étude de PAC parue en Janvier 2021, une réduction du PIB de 9,1% en France est à noter sur l’année 2020, quand la moyenne européenne affiche 7,5% et seulement 4,2% dans le monde !  (…) Attendons-nous à des réorganisations et des fusions-acquisitions massives dans les années à venir prédisent les analystes. »

Et l’écologie dans tout ça ?

Si la prise de conscience écologique à titre personnel n’est pas aussi évidente qu’on voudrait le croire (profit ou plaisir personnels obligent), les initiatives se multiplient au sein des entreprises. Au-delà d’une respiration pour la planète, le covid aura aussi permis une réduction des coûts draconienne sur certains postes comme les transports, les rendez-vous clients et autres déplacements. Ensuite parce que le développement de nouvelles initiatives ou innovations dans ce domaine peut devenir un véritable avantage concurrentiel.

Le Syntec l’a bien compris et s’empare de cette thématique pour promouvoir de nombreuses initiatives qui émergent autour du green IT, afin de limiter l’empreinte carbone.

De son côté, Medinsoft, au travers de sa commission #Time4Action fédère les initiatives numériques territoriales pour que les entreprises limitent rapidement leur empreinte sur l’environnement : bonnes pratiques pour lutter contre la pollution numérique, pour limiter les déchets en entreprises et bientôt, bonnes pratiques liées à l’eau.

Kevin Polizzi

Kevin Polizzi

PDG de Jaguar Network

Amandine Rovère

Amandine Rovère

Présidente de MakeMyCom

Stéphane Consonni

Stéphane Consonni

Présidente de BContact

Olivier Cazzulo

Olivier Cazzulo

Président de NetSystem et rerésentant du Syntec SUD

Michel Grossi

Michel Grossi

Président de SolucITeam

Guy Routier

Guy Routier

PDG d'ID-INFO Notos

Frédéric Clermont

Frédéric Clermont

DG de Novamap

Vincent Teisseire

Vincent Teisseire

DG de Hexawin

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