C’est Marseille, Bébé !

En voiture, Simone

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, en 2014, je suis rentrée à Marseille, après 22 ans passés à expliquer aux parisiens qui c’était dégun, pourquoi les tables des cafés péguaient et que non, pour les Rois, ton espèce de personnage en porcelaine de plastique, c’est pas une fève c’est un sujet. Sans succès.

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, en 2014, je suis rentrée à la maison : j’ai commencé par vendre mon appartement busi-colombien à la future ex d’un ami (au détail près que lors de l’achat elle n’était pas encore au courant).  Et pour ce qui est de Marseille, j’ai investigué un peu de tous les côtés : du boulevard National (100m² de terrasse mais la voiture qui ne rentre pas dans le parking) à la Capelette (vue sur la déchetterie) en passant par Saint-Pierre (sans parking tout court) pour en louer un (tout comme il faut) à côté de Sainte-Marguerite, pardon, au Coin Joli, pas bien loin de l’entrée Ganay du Stade.

Contrat de location signé, en avant Guingamp (mskine), j’arrive à caler mon déménagement le 31 juillet pour une relivraison le 1er août et je me lance dans ce qui fait le plus rêver dans un déménagement : les cartons. Alors, notez cependant qu’après avoir vécu à la Joliette, à Levallois, aux Batignoles (Paris XVII), Porte de Clichy (Paris XVII), à Courbevoie, à Asnières et enfin à Bois Colombes, je commençais à suffisamment connaître les trucs et astuces d’un déménagement pour 1/ envisager la création d’une option spécifique en DESS de logistique, 2/ savoir que le secret des déménagements réussis, c’est de ne pas se trimbaler avec plus qu’il n’en faut et 3/ noter sur les cartons leur contenu et leur pièce de destination.

J’ai donc commencé à remplir mes cartons de tout ce dont je ne me servais pas, ou peu, ou pas en cette saison – et c’est en général le moment où on en profite pour faire du vide comme il faut, histoire d’alléger encore un peu. Et autant, noter la pièce de destination sur le carton ne me posait pas de problème, autant noter ce qu’il y avait dedans m’ennuyait déjà plus : un Paris-Marseille, ça ne se fait pas d’une traite et il n’est pas vraiment question de passer la nuit ni sur une aire d’autoroute ni dans un hangar pour surveiller que des chapakans me fassent le chargement. D’abord parce que j’ai pas vraiment le profil à raconter ma vie à deux cibistes autour d’un café machiatto-noisettes-menthe-raclette acheté 4 euros à la machine de Total. Ensuite parce que les bivouacs improvisés type hangar, j’en estimais avoir fait le tour dans les auberges de jeunesses et autres guest houses pour routards fauchés dans des draps et des pays improbables. Non que j’aie des valeurs de ouf avec moi, mais je tiens à certaines de mes petites affaires comme un #teamOM à son t-shirt du 26 -mai 1993. Sans compter que les broutilles des uns peuvent toujours devenir les trésors des autres.

C’est donc au moment de noter sur le carton son contenu que je me suis souvenue de ces mots échangés avec mon pote Christian quand j’étais au lycée : ces bouts de papiers que nous nous faisions passer pour nous raconter tout et surtout n’importe quoi. Je vous parle d’une époque où le téléphone portable n’existait évidemment pas. Où l’idée même du téléphone portable n’était pas arrivée dans le cerveau de Martin Cooper (Motorola).  Non non, à l’époque, Christian faisait du russe, moi j’avais fait du grec : j’avais appris l’alphabet cyrillique en deux-deux et nous échangions nos mots en russe. Enfin, en français écrit avec l’alphabet cyrillique. Les champions olympiques du codage, catégorie castor junior.

En 2014, me voilà en train d’écrire vaisselle, chaussures, déguisements, sport, donjon (non je rigole) en cyrillique sur mes cartons, bien contente de ma trouvaille.

Le jour J, le 31 juillet donc, deux molosses débarquent et vident tout l’appartement (cuisine et lit exceptés) en moins de deux heures. Moi qui avais prévu d’aller chercher mes deux Blabla-car à Levallois à midi, ça me laissait largement le temps de mettre un dernier coup d’aspirateur dans l’appart avant de charger la malle de la Clio.

La main sur l’aspirateur, pendant que Molosse N°2 est en train de charger le camion, Molosse N°1 vient me voir :

Madame, vous avez écrit en russe sur vos cartons mais en fait c’est pas du russe ?

Et voilà. Il a fallu que je tombe sur deux armoires à glace venues d’Ukraine pour descendre ma vie à Marseille : l’idée de génie virait à l’inutile le plus total. Surtout que je me suis crue obligée de lui expliquer le pourquoi du système.

Je vous passe les détails sur les deux blabla-carettes australiennes sur lesquelles je comptais pour me divertir un peu durant le trajet, mais qui n’avaient visiblement pas très envie de me parler après quelques soirées de fiesta parisiennes. Huit heures plus tard, me voilà à Marseille. Une soupe et au lit.

Le 1er août, je me lève fissa pour un état des lieux à 8h du matin. Mes déménageurs sont déjà là comme s’ils avaient dormi dans leur camion en bas de ma future adresse, et remontent meubles et cartons aussi vite qu’ils les avaient descendus la veille alors que je suis en train de faire l’état des lieux avec le bailleur, que l’efficacité des bonhommes (un carton sous chaque bras) laisse baba. A 9h30, tout est plié : je n’ai plus qu’à défaire mes cartons. Je crois que le soir-même j’ai du monde à la maison dans un appart où tout est déballé ou presque.

Je m’étais donnée un test d’un an à Marseille : si je m’y trouvais bien, je réinvestissais dans la pierre. Si c’était la misère professionnelle et sociale, je remontais à la capitale continuer d’expliquer que non, les Rois, on les fête avec un gâteau brioché et gavé de fruits confits, range-moi cette frangipane rasqueuse.

Un an et quinze jours de plages, Casa Pietra, Set Squash, brunches à Cassis, ouvertures de Vars, fermeture de Pra-Loup, soirées au R2 du temps où c’était encore respirable, déjeuners du dimanche au David, et triplette supions / pizza moitié-moitié / viande chez Etienne, je déménage à nouveau : direction un appart fraîchement acquis et retapé aux Chutes Lavie. Et de me retrouver à refaire mes cartons sur lesquels j’applique la même méthode : la probabilité de retomber sur des Ukrainiens (qui à mon avis ont autre chose à faire en ce moment) étant à peu près la même que celle d’une compagnie aérienne de subir deux crash d’affilée – n’en déplaise à Malaysian Airlines.

A cent euros près, le tarif est le même que pour mon Paris-Marseille et je comprends pourquoi : ils ne sont pas deux mais quatre. Et cela ne leur prend pas 1h30 pour débarrasser l’appart mais trois. Sans compter les pauses pour siroter une cannette, pire : un Capri-Sun, en bas de l’immeuble, parce que faut pas trop trop se fatiguer non plus. C’est vrai qu’on est en août et qu’il fait chaud.

 

Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue. (Jules Renard)

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Au risque de ma fâcher avec une partie de la population ici, je vais affirmer haut et fort que travailler à Paris et travailler à Marseille, c’est pas pareil. Et j’ai bien conscience d’enfoncer une sacrée porte ouverte en commençant ma chronique de la sorte.
Au risque de me fâcher avec une partie de la population, donc, oui, je le dis : je me demande comment ça se passe dans la tête de certains ici. Vraiment. Jugez plutôt.

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