C’est Marseille, Bébé !

Non, je collerai pas les affiches…

Note importante : cette chronique vise à présenter de façon rigolote six mois de ma vie pendant lesquels j’ai beaucoup appris (sur les situations comme sur le gens). Il n’est en rien question d’un plébiscite, et ce d’autant que, depuis, beaucoup de distance a été prise, même si ça m’a permis de rencontrer des gens extraordinaires (plus deux ou trois totis et quelques sacrés counas ).

 Jusqu’à la dernière présidentielle (celle de 2017, je précise), je n’avais jamais fait de politique.

Jusqu’à la dernière présidentielle, je n’avais jamais fait de politique et clairement, à voir tous ces galimatias entre partis ou organisations ou influenceurs, tout ça me paraissait aussi nébuleux que la fin d’un David Lynch (au hasard Mulholland Drive). Sans compter qu’à part voter centre droit, j’avais du mal à aller techniquement au-delà de la navette parlementaire (qui n’a malheureusement rien à voir avec celle de Saint-Victor). Pour le coup, j’avais quand même une longueur d’avance sur ma mère qui, du haut de ses 74 ans n’était toujours pas inscrite sur les listes électorales et n’avait donc a priori pas voté de sa vie. En tout cas pas consciemment.

Nous sommes en 2016, et avec mon ancien associé nous cherchons une façon de faire comprendre aux gens que non, le développement durable cela ne signifie pas se chauffer à la bougie au fond d’une cave en sandales, non ce n’était pas la préoccupation uniquement de zadistes qui s’essuient les fesses avec des feuilles (un vrai problème en hiver, d’ailleurs), et oui, l’économie est compatible avec l’écologie et le social : c’est même la définition du développement durable…

Et en 2016, l’associé en question finit me dire : « Mais tu vois, un type qui pourrait nous écouter, c’est Macron ». Forcément je ris. Macron, le type qui est en train de faire un enfant dans le dos de Hollande ? Macron qui a deux soutiens à 300 € dont le cordonnier de Saint-Jean de Védas ? Macron qui n’est d’ailleurs même pas encore officiellement candidat ? On parle du même ? Pas décontenancé pour autant, il m’explique, en tant que membre de l’UDI depuis un certain temps, qu’approcher ce genre de personnage n’est peut-être pas si compliqué. Purée, fais tourner, elle a l’air bonne.

Sauf que dans ma tête, ça mature à peu près aussi vite qu’un fromage corse sur un rebord de fenêtre (celui avec les vers qui sautent) et quinze jours plus tard, je me retrouve dans une réunion de campagne où le responsable du département a besoin d’attribuer les rôles : me voilà propulsée responsable de la communication d’En Marche 13 et numéro deux sur le développement durable en moins de temps qu’il ne faut pour se jeter à l’eau un bain de nouvel an au Cercle.

Mais qu’on se le dise, comme dirait Jacques, je n’irai pas plus loin : moi, je suis là pour faire de la communication, mais vous ne me verrez pas tenir un comité local, j’ai pas que ça à foutre. Deux semaines plus tard (temps passé ressenti : un mois), je fonde le comité Marseille Longchamp, histoire d’avoir un statut officiel d’animateur. Je préviens cependant : c’est pour la forme, comptez pas sur moi pour faire des réunions.

C’est aussi et surtout pour venir à Paris le 6 novembre à la première réunion des animateurs de comité : une journée furieuse où se succèdent les têtes de pont de l’époque (Ferrand, Collomb, Barabaroux, Tessandier… dont on ne reverra plus jamais certains, d’ailleurs). Arrive enfin la star de la journée, plus attendue que Didier Raoult sur TPMP ou Céline à Vegas, pour un discours dont tout le monde se fout puisque toutes les trente secondes, l’audience complètement survoltée se met à crier « Macron président ! ». Je finis même par monter sur ma chaise pour continuer à hurler. La dernière fois que ça m’est arrivé, c’était au concert de Simple Minds en 2013. Pour peu qu’il y ait eu un bar, j’aurais certainement dansé dessus, ça m’aurait rappelé mes années Val Tho au Malaysia.

La campagne continue et le boss débarque à Marseille le lendemain de l’annonce de sa candidature pour une tournée de deux jours. Me voilà équipée d’un talkie-walkie et d’une oreillette : je deviens chauffeur dans le convoi qui charrie le boss lui-même et madame, le maire de Forcalquier, autrement dit Christophe Castaner, dit Casta, le chef des Jeunes avec Macron et futur député JM Zulesi, ainsi que le service communication : sont donc installés dans mon auto le directeur de campagne de l’époque (et accessoirement Dir Cab de Gérard Collomb à Lyon), Soizig de la Moissonnière, la photographe officielle, Yann L’Hénoret, le réalisateur qui sortira le documentaire « les coulisses d’une victoire » et une certaine Sybeth N’Diaye.

De Quartiers Nord en meeting à la Halle Tino Rossi des Pennes Mirabeaux (note aux parisiens : je vous jure, c’est son nom), le convoi finit la journée à La Villa, restaurant bien connu du 8eme. Je ne suis pas à la table des mariés mais étant donné la journée que je viens de me taper, je finis par les approcher et leur explique que je ne repartirai pas d’ici sans mon selfie. Non mais.

La campagne avance et devient un savoureux mélange d’une saison au Club Med (Kemer, au hasard) et du Loft : chaque journée passée en vaut trois. Les émotions sont fortes. Les réunions publiques attirent toujours plus de monde. Le mouvement commence à attirer tous les reclus de la politique locale. Et les chacals commencent à roder.

Et moi ? Eh bien moi, j’organise ma première réunion de comité, juste avant de monter à Paris le 10 décembre pour faire public derrière le boss lors de son fameux et non moins hystérique « PARCE QUE C’EST NOTRE PROJET !!! »

Mais bon, pour les tracts, c’est même pas la peine de m’envisager, les gars…

Quatorze réunions pizza-rosé plus tard (ressenti : trois mois), me voilà donc à la sortie du métro Cinq-Avenues, en train de tracter, essayant de choisir mes cibles pour un maximum de succès et ramasser le moins possible de tracts par terre. D’abord parce que ça la fout mal, ensuite parce que c’est interdit de jeter des papiers sur la voie publique. A ce sujet, rappelez-moi de vous montrer quelques photos de la campagne de Mme Rubirola, Maire express de Marseille en 2020.

Je me prends quelques insultes mais l’exercice est intéressant. Parfois, les gens demandent des détails et je me rends compte à quel point il est compliqué de répondre à tout le monde tant il est évident, a posteriori, que je ne peux connaître le programme par cœur. Sans compter que, à l’époque, je ne suis même pas sûre qu’il soit encore sorti.

Bon, les comités, OK, les réunions, OK, les tracts, OK mais comptez pas sur moi pour coller les affiches.

Deux semaines et 5 kilos plus tard (ressenti : 12 ans), je monte dans l’estafette d’un militant pour coller des affiches le soir à partir de 20h. Nous sommes deux ou trois véhicules par secteur, au mieux, quand nos adversaires disposent des ressources FO et autres personnels municipaux pour coller par-dessus nos affiches. J’ai même vu des types avec un véhicule aux couleurs du département coller en plein jour, aussi décontractés que Dewaere et Depardieu dans Les Valseuses.

Tout s’accélère. Début janvier, je suis au meeting de Lyon à me taper l’incruste dans le carré protocole (c’est comme ça qu’on appelle le carré VIP en fait), coincée entre le chapeau de Geneviève d F. et la délirante cravate de Cédric V.  Début février, je suis à nouveau chauffeur pour une tournée dans le Var, avec, cette fois, un certain Benjamin G. à mon bord. Le 9 avril, je fais partie du service d’ordre du carré protocole lors du meeting du Parc Chanot, finissant la soirée de façon improbable au stade pour un OM-Dijon en tribune présidentielle.

Bon, les comités, OK, les réunions, OK, les tracts, OK, les affiches, OK mais ne venez surtout pas me chercher pour tenir un bureau de vote, même pas en rêve. Ben oui, parce que naïvement, je me rends compte qu’on peut faire la plus belle campagne, avoir les meilleurs arguments, sortir le meilleur programme (vous remarquez que je ne parle même pas de promesses), mais si on n’a pas de scrutateur dans les bureaux de vote pour surveiller qu’on ne fait pas voter les morts, qu’on ne perd pas les urnes et que les bulletins ne sont pas annulés par des traces de crayon dont les mines sont cachées sous les ongles de celui qui dépouille, eh ben t’as claqué 22,5 millions d’euros pour nibes.

La base installée EM étant particulièrement réduite, je me retrouve donc à surveiller deux bureaux de vote en bas de chez moi, où règne une ambiance particulièrement tendue. J’en arrive même à pactiser avec la scrutatrice LFI pour éviter les blagues d’en face. C’est dire.

Le premier tour nous donne la surprise que tous les militants attendent et sur laquelle personne n’a parié il y a encore six mois, jusqu’à mon ex qui m’annonçait, visionnaire, un score à un chiffre : il y aura donc un deuxième tour pour nous.

Bon, les comités, OK, les réunions OK, les tracts, OK, les affiches, OK, les bureaux de vote, OK, mais comptez pas sur moi pour aller manifester contre le FN entre les deux tours.

Qui finit donc par défiler sur le Cours Mirabeau avec des banderoles un soir à hurler « Et on emmerde, le Front National » ? Bah c’est bibi, encore.

Le 7 mai, je serai au Louvre pour la victoire, et je danserai un rock avec Jean-Marie Cavada (je vous fais grâce de toutes les personnalités que j’ai rencontrées pendant ces six mois). Le 7 mai, après Le Louvre, je serai au siège pour fêter ça avec tout le monde dans une ambiance mémorable.

428 pizzas et tout autant de bouteilles de rosé plus tard, je sors de cette campagne rincée, avec cinq kilos de plus mais ravie d’avoir connu ce que je viens de connaître : s’il y avait une campagne à faire, c’était celle-là. S’il y avait un camp dans lequel être, c’était celui-là.

Le reste, comme dirait Clara Luciani, je te laisse.

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